Remontée du taux d'usure : une vraie bonne nouvelle ?

Remontée du taux d'usure : une vraie bonne nouvelle ?

Après trois mois d'attente le taux d'usure va enfin être relevé de 15 à 20 points. Pour rappel, il s'agit du taux maximum auquel les banques peuvent prêter. Est-ce vraiment une bulle d'oxygène suffisante pour les futurs acheteurs ?

Une hausse attendue

Comme chaque trimestre, le taux d'usure est mis à jour par la Banque de France. Celle-ci annonce une augmentation de 0,15 % à 0,20 % selon la durée, dès le 1er juillet.

Ce taux devrait augmenter entre 2,55 % et 2,60 % pour les prêts de plus de 20 ans contre 2,40 % actuellement.

Pas assez suffisant pour les courtiers qui, depuis plusieurs mois, demandent une révision du mode de calcul du taux d'usure.

De son côté, la Banque de France justifie cette faible hausse en expliquant que « Cette législation du taux maximum est faite pour éviter des taux d'emprunt excessifs et donc protéger les emprunteurs ».

Un mode de calcul qui fait débat

Certes les taux d'usure repartent à la hausse mais ce ne sont pas les seuls puisque les taux d'emprunt immobilier grimpent également. En moyenne 1,38 % en mai toutes durées confondues.

Pour qu'un dossier de crédit soit accepté, son TAEG ne doit pas dépasser le taux d'usure et il inclut tous les frais liés à l'emprunt comme les intérêts du prêt, les frais de dossier, l'assurance emprunteur, etc...

Dans le contexte actuel, avec des taux d'intérêt qui flambent et un taux d'usure bas, les ménages les plus modestes ou dont le profil est risqué (emprunteur senior, fumeur ...) ne vont plus pouvoir obtenir de crédit immobilier.

A ce sujet, la Banque de France se défend «Nous ne relevons cependant pas à ce stade d’effet d’éviction (rejets de crédits) mesurable associé à ces taux plafond ».

Les professionnels continuent de tirer la sonnette d'alarme en demandant un changement du mode de calcul vivement critiqué ces derniers temps.

Le 27 juin, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) affirme ne pas vouloir réviser le taux d'usure expliquant «On ne constate pas de circonstances exceptionnelles sur le marché du crédit qui justifieraient une telle modification des taux d’usure ».

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